Applicationform and cat in ze box : emotions
Hier fut une journée riche en émotions.
Première émotion : grève très répandue dans le privé comme dans le public, pour récriminer à propos des retraites. Bon ça changera rien mais fallait essayer, comme je l'ai fait remarqué à mon pote Fred. My point is : La Poste faisait donc grève aussi, et le cachet faisant foi, je pouvais me le mettre au cul (un suppositoire de la Poste, donc, haha je sais c'est bidon).
Deuxième émotion : telle Saint Thomas, je trainai ma graisse jusqu'au bureau de poste le plus proche, pour constater de mes propres yeux la déchéance du service public. Las! Il était ouvert. Contrairement à celui d'E., nous fit amèrement et bruyamment remarquer une usagère mécontente. Enfin je vois pas comment elle pouvait être mécontente de trouver ce bureau-ci ouvert, mais passons, les gens trouvent toujours prétexte à faire la gueule, moi la première. Mais la liste de ses doléances ne s'arrêtait pas là, et elle nous apprit donc que y'en avait marre de Sarkozy, et que si la retraite c'était plus tard, ben c'était nul qu'elle reprenne son travail. Je précise que cette dame, d'origine étrangère, n'avait pas 5 ans, contrairement à ce que sa syntaxe aurait pu nous faire supposer. Non je ne suis pas raciste, d'ailleurs sur le fond cette dame avait parfaitement raison. C'est juste le décalage entre ses propos d'adulte aux abois et leur expression enfantine, qui m'a fait marrer. Mais jaune, hein.
Troisième émotion : grâce aux employés casseurs de grève de la Poste qui assuraient donc le service minimum cher à Sarkozy (et à moi-même, je l'admets, d'ailleurs Nico et moi remettront très prochainement la Légion d'honneur à ces braves gens de la France d'en-bas), grâce à eux disais-je donc, mon dossier a pu porter le cachet de la Poste à la date du 24 juin 2010. Ca plus mon parcours exemplaire et la lettre de motivation béton de ma maman, c'est sûr, ils m'acceptent.
Quatrième émotion : à 18h38 j'ai rencontré celle que j'allais embarquer une petite demi-heure plus tard dans une cage de plastique... Pauvre petite minette, baptisée ce matin Rangoon par ses origines birmanes et mon manque d'inspiration. Y'avait aussi Naypyidaw sur ma carte du National Geographic, mais c'est moins... prononçable, dirons-nous.
Cinquième émotion : la sienne, celle de ce chaton enlevé à sa mère et à son aimante première maîtresse, ses miaulements mi-plaintifs mi interrogatifs dans la voiture, à la maison, toute la soirée, toute la nuit... La mienne aussi, cette sensation d'être un monstre ignoble, de l'avoir arrachée à son foyer, etc etc.
Bref ce matin je me lève éclatée mais heureuse :) La vie, quoi.
Rangoon sieste sous le canapé - photo prise avec mon Samsung spécialisé dans le flou "artistique"